Putain, Ali !
Frère, fais gaffe.
Nous, derrière, on déguste.
Pardon,
mais t’avais qu’à pas être en retard.
Avec mon Uber,
on y serait allés plus tranquillement.
C’est pas de ma faute. Mon père me fout
une livraison Porte de Clignancourt.
Il savait pour le rendez-vous.
Il me sabote.
Arrête avec papa, Joseph !
On va être à l’heure. Détends-toi.
Tu veux pas me faire répéter ?
Non, faut que tu gardes de la spontanéité
pour les gadjos. Aie confiance en toi.
T’as raison.
“Sweetch, c’est avant tout trois mots.”
Frère, tu me fais mal. Putain !
Ça va, là !
[Joseph] Je suis pas sûr du costard.
Fais-moi confiance.
Je fais des costards toute l’année.
Je te garantis
que tu vas les impressionner.
[Joseph] Il est too much.
T’es malade ?
Pourquoi tu me files
des costards farfelus ?
Toi, t’es habillé classe.
On dirait un baron. Et moi, une merde.
T’es fou. Il est ultra stylé.
Les épaules en pagode, des revers crantés.
- [Olivier] J’ai tout ajusté…
- [Aure] Oui… Bon. Silence !
[grognement]
[soupir]
C’est dur, hein.
Depuis que t’es partie…
La boucherie, le…
Les enfants…
C’est compliqué, quoi.
C’est compliqué.
Tiens.
Je te mets ça là.
Si tu peux m’aider, là…
Fais-moi un signe, mon amour.
Ouah !
Monsieur le grand patron !
Si vous voulez bien vous donner la peine.
- Merci.
- Beau gosse !
C’est vrai ?
Comment je suis ?
- Un vrai mentsh.
- [Joseph] Un moche ?
Non. Par contre, les chaussures,
c’est pas possible.
C’est une cata. Allez.
C’est la dernière fois
que je fous ces merdes-là.
[Aure] Tiens.
[le téléphone sonne]
C’est mon développeur. Ouais. T’es où ?
Sérieux ?
- [Ali] T’es sérieux ?
- Je suis là.
Je risque mon permis pour qu’il soit
à l’heure, et tu nous sors ce costard ?
Regarde-le.
Il est pire que celui de sa Bar Mitzvah.
[Olivier] Qu’est-ce que tu connais
à la mode ? Chauffeur Uber.
Il me plante, ce connard-là.
- C’est une blague ?
- [Joseph] Non.
Enfin, Fabiano, mon développeur,
il me dit qu’il vient pas. Que…
Six mois qu’on bosse pour ça,
et il me plante.
Tu sais quoi ? On s’en bat les couilles.
Non. C’est le développeur.
Il connaît les trucs techniques.
S’il est pas là, j’y vais pas.
C’est mort.
On rentre dans la technique,
j’ai peur que tout le monde s’ennuie.
En même temps, la partie technique,
pour nous c’est essentiel.
On aimerait entendre
votre développeur là-dessus.
Oui. Bonjour à tous.
Mark Zuckerberg. Enchanté.
Pardon ?
Enchanté.
- Mark comment ?
- Ouais, non.
Mark Zuckernberg.
On nous confond,
mais on se connaît quand même.
Ouais… Allez, allez ! Arrête un peu.
Alors moi, en fait,
je vous ai concocté l’appli en…
JavaScript.
Je vous ai concocté l’appli en JavaScript
pour un maximum de fluidité.
En JavaScript ?
Et pas en Python ?
C’est quand même la référence,
en ce moment.
Bon, je vais jouer cartes sur table
avec vous.
J’ai jamais été très fan de serpents.
Ça m’a toujours foutu des angoisses.
Il y a plein de vacances auxquelles
je suis pas allé par peur des serpents.
Allez. Stop. Arrête.
[Joseph] Revenons-en au vrai sujet.
Je suis fier de vous proposer
cette petite merveille :
c’est Sweetch.
Sweetch vous permettra de faire croire
à votre interlocuteur
que vous ne captez pas.
C’est une espèce d’effet
“je passe sous un tunnel”
qui est à disposition à tout moment
sur votre téléphone.
C’est pas mal.
D’accord. De toute façon, je vais faire
une petite mise en situation.
“Allô, chéri. Est-ce qu’on se voit
ce soir ? Moi j’ai besoin de savoir.
Tu peux pas me laisser dans le doute.
T’es vraiment tout le temps un peu relou.”
“Écoute, chérie,
tu me prends au dépourvu.
Attention, je passe sous un tunnel.”
Au mot “tunnel”,
l’application Sweetch se met en route,
et là, votre interlocuteur
va entendre exactement ceci.
Euh… Oui, écoute, chérie…
Je crois bien que…
[charabia] …quelque chose comme ça…
C’est une cata, je le fais pas bien.
Mais pour le coup, l’appli est top.
[homme 1] Merci, M. Hazan.
- [femme] Voilà.
- [homme 2] M. Hazan, merci.
Non. Merci, M. Hazan.
On a compris l’idée.
Ça va pas le faire, pour nous.
Donc, voilà.
[Père] Ça va, je vais payer.
Tu me donnes ce que tu me dois
avant la fin de la semaine.
- [père] 30 ans que je vais chez ton père.
- Ou on arrête tout.
- Salut, Waldman.
- Salut.
Tu arrives à cette heure-ci ?
[père] T’étais où ?
Je veux pas que ta sœur
décharge le camion toute seule.
Je peux pas l’aider, avec mon arthrose.
Ça me dérange pas, papa.
Mais moi, ça me dérange.
Tu sais très bien où j’étais, papa.
- J’avais un rendez-vous.
- [père] Ouais ?
D’où ta tenue de vendeur de radiateurs ?
Quand t’es ici,
tu mets tes chaussures de protection.
Attends, il vient d’arriver. Oh !
Ça s’est passé comment ?
Une cata.
Alors, mon bubele ?
Ce rendez-vous ?
Pourquoi demander comment ça s’est passé ?
Vous voyez pas sa tête de tocard ?
Évidemment qu’il s’est planté
avec son application “tunnel”.
Quand tu veux plus parler,
tu raccroches, c’est tout.
Je t’ai parlé ?
Non.
Alors occupe-toi de tes merguez.
Combien de fois doit-il se planter
pour comprendre ?
Il a un métier en or, là.
Et il s’entête avec ces conneries ?
Tu veux pas le laisser tranquille ?
Tu vois pas qu’il est pas bien ?
Ça fait 35 ans qu’il est pas bien.
Je lui gueule dessus
pour qu’il aille mieux.
Ça ne marche pas, tu vois bien.
J’espère que toi, tu vas m’en dégoter un
un peu plus dégourdi.
Parce que ton frère…
Non, mais c’est con, mais ce rendez-vous
un an pile-poil après la mort de ma mère,
je voyais ça comme un signe.
Les planètes sont alignées. Ça va marcher.
Je vais arrêter
de travailler à la boucherie.
Mon amour.
Eh ben, oui, mais… Non, mais ça va.
T’inquiète pas.
Oh putain ! Putain !
Qu’est-ce que tu fous ?
[la bouche pleine]
Je suis vraiment désolé.
Le Uber, j’ai cru que c’était ton frère,
avec ses cheveux bouclés.
- Tu t’assois.
- Désolé.
- Assieds-toi.
- J’ai fait n’importe quoi.
J’ai une audience dans une heure
et je pue la sauce !
C’est horrible. Désolé, il y en a partout.
Arrête. Stop.
Assieds-toi. On dit tout à ma famille.
Oui, oui, on va tout dire à ta famille.
Bien sûr.
Je vais parler à Ali.
Ça fait un an que tu dois lui parler.
Quel est le problème ?
C’est compliqué, mon cœur.
T’es sa petite sœur.
Je t’ai connue comme ça, je te faisais
sauter sur mes genoux. Maintenant…
Maintenant tu me sautes.
- C’est pas ça que je voulais dire.
- Eh ben, quoi ?
- Assume.
- Oui.
Je te saute,
mais c’est surtout que je t’aime.
Voilà, c’est ça que je voulais dire.
Et avec ton frère,
je sais pas ce que j’ai,
je lui raconte des trucs dégueu et…
Quoi, “dégueu” ?
Non, c’est pour le…
Pour qu’il me croie célibataire, je dis
faire des trucs dégueulasses à des meufs.
Genre, quoi ?
Genre…
La dernière fois je lui ai dit que…
Genre, j’avais retrouvé…
une peau de tomate sur la capote.
- T’es dégueulasse. Pourquoi tu fais ça ?
- Je sais pas.
Je sais pas pourquoi.
C’est d’autant plus compliqué de lui dire
que je sors avec sa petite sœur
alors qu’il a ces images dégueu
dans la tête.
Tu préfères passer pour un porc
plutôt que de le lui dire.
- Oui.
- Oui ?
Oui.
Non, je te…
- Je le lui dis, si tu veux.
- Non…
C’est pas à toi, c’est à moi de le dire.
C’est mon reuf.
C’est ton frère. Merde. C’est mon pote.
Tu vois comment c’est compliqué ?
Après on enchaîne avec tes parents et…
Et comme ton autre frère est en taule…
Je m’en fous. Ça fait trois ans que
je lui ai pas parlé. Déjà, dis-le à Ali.
Par contre, si ça te dérange pas,
j’ai plus de nouilles.
Je vais me servir…
Voilà.
Il y en a une très jolie qui est là.
Avec un petit peu de sauce là.
- Un régal.
- Ouais ?
Mon amour.
Avec les paires que je vais
apporter au Japon, j’ai calculé…
[parle en anglais] Si on vend les paires
au prix du marché,
ça vaut presque 40 000 euros.
[parle en japonais]
[parle en anglais]
Ça sera super pour le magasin.
Et dis-moi,
d’après toi…
combien vaut cette paire ?
Tomoko.
[parle en anglais] Elle est inestimable.
J’ai hâte de te retrouver.
[parle en français]
J’en ai marre de ma famille.
[parle en anglais] Je porte tout le monde.
Comment ça va avec ton père ?
[soupir] Il fait mine de ne pas comprendre
que je vais partir, mais…
ça va aller.
J’en suis sûre.
[parle en français] Tu vas adorer Tokyo.
C’est toi que j’adore.
Tu me manques.
Je te laisse.
Je te rappelle tout à l’heure.
OK.
- Bisous.
- Bisous.
Aïda, elle finira jamais
avec un mec comme moi.
[grand-mère] Dis pas ça.
Les couples mixtes, ça choque personne.
C’est pas la question, mamie.
Mais elle, c’est une merveille
qui réussit tout, et moi, je suis…
Moi, dès que je tente un truc,
c’est une banane, voilà.
Parce que là, c’est réglé :
je vais finir boucher.
Sois patient, mon bubele.
Sois patient, ça va venir.
Tu le vois, celui-là ?
C’est Georges.
Ouais.
Il poussait à l’envers, ce couillon.
J’ai tout essayé, rien ne marchait.
Et puis un jour, d’un coup,
il y a eu un petit déclic,
et il est reparti à l’endroit.
Un jour, toi aussi,
tu seras le plus grand.
Comme Georges.
Ouais. Finir le plus grand
des bonsaïs, ça fait toujours plaisir.
Désolée de devoir faire ça maintenant.
Je sais que c’est pas l’idéal.
Mais bon, je pars. Voilà. Donc…
Oui, enfin, ça…
“Enfin ça” ? Rien, papa. Je pars.
[Aure s’éclaircit la gorge]
On va commencer par parler des comptes.
Cette année,
le bilan est catastrophique.
[bruit de l’alarme]
Arrête avec ça.
Le médecin t’a dit que tu n’avais rien.
[Aure] Papa.
Votre mère, elle avait rien non plus.
Elle a jamais pris un médicament.
Et comment ça a fini ?
[Aure] Donc, je disais…
Cette année, niveau chiffre,
c’est la cata, le bilan. Très mauvais.
“La cata” ? Ça va passer.
C’est un mauvais moment.
Non, papa.
Là, c’est clairement pas ça.
Ah ? Elle sait tout, celle-là.
[Aure] Papa, tu te réveilles ?
Depuis que maman est partie,
c’est une catastrophe.
On dépense deux fois ce qu’on rentre.
À ce rythme-là,
on va avoir les huissiers d’ici peu.
Les huissiers ? Arrête. T’exagères.
Tu l’as lu toi, le bilan, j’imagine ?
Je l’ai parcouru un peu.
Parcouru ?
Dans six mois, si on continue comme ça,
la boucherie ne vaudra plus rien.
Si on perd la boucherie,
on perd l’appartement.
- On va vivre où ?
- [père] Qu’est-ce que vous racontez ?
Comment une merveille
en plein Marais
ne vaut plus rien du jour au lendemain ?
Tu peux m’expliquer ?
Oui.
Tu vas revendre ton bail à…
Non !
Ça, je vends pas la boucherie.
Jamais je la vends.
C’est clair, ça ?
Tu fais comme tu veux, papa.
La semaine prochaine, je suis plus là.
Eh ben, vas-y, pars.
Pars tranquille, même.
Il y a pas que toi qui as des solutions.
Moi aussi, j’y ai pensé.
- [Aure] D’accord.
- Oui.
Pour nous renflouer,
je vais vendre la maison de campagne.
- Papa.
- Oui.
Le problème de la boucherie,
c’est pas la trésorerie. C’est la gestion.
“Je sais tout”… C’est la gestion.
Oui, c’est la gestion.
Et moi, j’ai un avocat.
Un avocat qui m’a fait signer des papiers.
Et la boucherie…
elle est à toi.
T’as plus qu’à signer.
Quoi ? Elle est à moi, la boucherie ?
À partir de maintenant,
le patron de la boucherie Hazan,
c’est toi.
Ça n’a pas l’air de te faire plaisir.
Ça me fait plaisir.
Bien sûr que ça me fait plaisir.
Mais voilà, faut que je réfléchisse
un peu quand même.
[père] À quoi tu veux réfléchir ?
À tes applications, de tunnel ?
De machin, de je sais pas quoi ?
Réfléchir à quoi, Joseph ?
Hé !
Ouais, t’as raison.
[musique funk]
[Aure] …sur le même poignet.
[Olivier] Allez-y.
J’ai envie de trinquer, s’il vous plaît.
Levez vos verres pour Aure, OK,
son départ à Tokyo.
[acclamations]
- Et à Jo le boucher.
- T’es lourd, là.
J’adorerais hériter d’une affaire.
Eh ben, hérite d’une affaire.
Je te la donne.
Deviens boucher, ta vie va être géniale.
C’est pas un cadeau.
On est en train de déposer le bilan.
J’irai acheter ma viande que chez toi.
Merci, c’est gentil.
Regarde les deux petites là-bas.
Regarde !
[Ali] Viens avec moi, là.
Vas-y, tu m’aides un peu.
Tu dis des trucs cool sur moi.
J’ai vraiment vraiment pas la tête à ça.
[Ali] T’as la tête à quoi ?
La petite rencontrée la semaine dernière ?
Non. Elle, c’est finito, gars.
C’est fini.
Ah ouais ? Pourquoi ?
Parce que la dernière fois,
on a un peu ken, et tout, et…
Il y a son chien qui est arrivé
et qui a commencé à…
à renifler un peu mon uc.
[Joseph] Oui.
Il m’a léché les baloches.
Je vois qu’elle surkiffe,
du coup, je me laisse faire.
- Je commence à kiffer.
- Oh, frère.
C’est agréable,
une langue de chien dans l’oignon.
- [Ali] T’es un ouf. T’as kiffé ?
- Oui, j’ai kiffé.
Le lendemain, j’ai dit stop, j’aime pas
les trucs zoophiles, j’ai bazardé.
T’es vraiment que dans les plans chelous.
Ouais, je sais pas pourquoi.
Olive, tu te chauffes.
- Quoi ? Moi ?
- Aide-moi.
Viens.
Tu te chauffes
ou tu vas leur parler de Mélanie ?
C’est pas bien. C’est la mère de mon fils.
Normal que j’en parle de temps en temps.
Quatre ans que c’est fini,
et t’es encore en galère.
- Je suis pas en galère.
- Si. T’es vraiment en galère.
- C’est bon.
- T’es un galérien.
J’ai besoin de personne, vous allez voir.
Tu devrais lui parler d’Aïda.
Je vais pas le lui dire. Je viens
de lui parler d’un bouffage d’oignon.
T’es au plus bas.
On frappe pas un homme à terre.
- Non. Vous allez me lâcher ?
- Fais-le.
Pas maintenant.
Je vais le lui dire,
mais pas maintenant. Merci.
Et voilà le travail !
J’ai pris le numéro !
Non ? Frère !
C’est faux !
[ils rient tous]
[père]
♪ J’ai quitté mon pays ♪
♪ J’ai quitté ma maison ♪
[notes à la guitare]
[soupir]
♪ Et j’ai quitté mon ciel bleu ♪
♪ J’ai quitté ma maison ♪
♪ Ma famille, ma triste vie ♪
♪ Devant l’horizon ♪
Oh, Gérard !
T’es mignon.
Je suis vieille mais pas sourde.
T’arrêtes ce massacre, s’il te plaît.
J’essaye de dormir.
[la porte claque]
[Gérard] La belle-mère, là.
Toujours là pour me faire chier, celle-là.
Allez. J’ai plus envie.
Aïe.
- On en connaît mille des pires que toi.
- Ouais, génial.
- C’est vrai.
- Je suis un raté.
Non, arrête avec ça, je t’ai déjà dit.
Parle pas comme ça de toi. C’est pas bien.
C’est pas Clémentine Cendron ?
Avec la casquette.
- Quelle angoisse.
- Elle est bien.
- Tourne-toi. C’est une vraie angoisse.
- Pas mal.
- Ah bon ?
- Je te jure.
Elle parle à 2 cm du visage,
un vrai cafard.
Mais elle est bonne.
- Elle pue de la gueule.
- Elle a pu changer.
- Salut !
- Putain de sa race.
OK.
Ça fait un bail, les gars.
- Ouais, ça fait un bail.
- Ouais.
- Ça va ?
- Ouais.
Qu’est-ce que tu deviens ?
J’ai été influenceuse aux States
pendant dix ans.
- Cool. D’accord.
- Et toi ? Vous faites quoi ?
Eh ben, moi… je suis boucher.
Boucher ! Ouah !
Et toi, “Oliver” ?
Je suis dans la mode.
C’est pas vrai ? C’est génial.
Faut qu’on se follow sur Insta.
- J’ai pas Insta.
- T’as pas Insta ?
Tout le monde a Insta. Je comprends pas.
Nous, on est sur des délires
plus confidentiels, c’est tout.
Je vois : un truc genre, underground.
En toute détente, tu fumes un oinj ?
- À la californienne.
- À la californienne.
- Les States.
- Je m’en fais pas.
Mon père va devenir ministre
de la Santé et va légaliser la beuh.
Dans trois mois, plein de petits
coffee shops ouvriront dans Paris.
Ça poussera comme des champignons.
Ça va être un énorme bizz.
Du coup, je donne des conseils à mon père.
- Mais chut…
- [homme] Clém !
J’arrive ! Faut que je file.
Bisous, les cocos. On se follow sur Insta.
Moi, c’est arobase clemcendron.
Comme ton nom, quoi.
Voilà.
Simple.
Tu crois que c’est vrai,
son truc de légalisation de la weed ?
Qu’est-ce que tu racontes ? Quel vrai ?
Tu vois bien que c’est une désaxée.
T’as pas vu ses dents ?
C’est un sac à vin.
- Elle a les dents caramel.
- Non, mais ça peut être crédible.
Ouah !
C’est une vraie folle. Non, OK.
Tu veux écouter une meuf comme ça ?
T’es malade.
[soupir d’impatience]
- Ça va recommencer dans pas longtemps.
- Oui, je sais. Qu’est-ce qu’il fout ?
- Comment il s’appelle ?
- [Aure] Limoges.
M. Limoges ?
C’est vrai qu’elle est belle,
cette grange.
Un peu encombrée mais belle.
Je peux revoir la cuisine avant de filer ?
Ça ne va pas être possible.
Je dois ouvrir la boucherie.
- Juste cinq minutes.
- Non.
Désolé. Revenez la semaine prochaine.
Un peu avant 9 h, entre midi et deux.
- Écoutez, je suis là.
- [coup de feu]
Oh, dis donc.
La chasse est déjà ouverte
dans la région ?
- Non.
- Oui.
- Non ?
- Enfin, non.
Oui, mais doucement.
[coups de feu]
Doucement, doucement.
Si, si.
- C’est assez bruyant, quand même.
- Mais non.
- C’est…
[coups de feu]
Putain.
[coups de feu]
Ah, d’accord. Ah, j’ai compris.
Quoi ?
- Entre midi et deux.
- Mais non.
Vous me prenez pour un pigeon.
- [Gérard] Non.
- Espèce d’escroc.
- M. Limoges, attendez.
- Oh ! Comment il te parle, lui !
[coups de feu]
Putain de ball-trap de merde.
[coup de feu]
Ministre de l’Intérieur : Lancret.
On peut basculer du casher au halal.
Tu peux faire mi-casher, mi-halal.
Ça peut être un gros bizz.
Ça peut vraiment
être une bonne idée de merde, aussi.
Je sais pas quoi foutre
avec cette boucherie.
Putain.
Lassaire : ministre des Transports.
Il aime pas les Uber. Il va faire chier.
Sinon, je sous-loue le local.
Rochain : Agriculture.
Ne nous fais pas tous les ministres.
- Evaux à l’Écologie.
- T’es relou.
À la Santé : Cendron.
- Putain. Qui ?
- Qu’est-ce que t’as dit ?
Rochain : Agriculture.
- [Olivier] On s’en fout.
- Le mec de la santé.
Cendron : ministre de la Santé.
- Fais voir ?
- C’est écrit là.
C’est Cendron ?
C’est lui ?
C’est “Cendron – Cendron” ?
C’est Cendron, frère ?
[Olivier] L’autre folle disait la vérité ?
Ça veut dire que c’est légalisé.
- Ça veut dire oui ?
- On a l’info.
- C’est un truc de ouf.
- Je savais même pas.
Qu’est-ce qui se passe ?
Vous pouvez nous expliquer ?
Jo ?
- Jamais j’y ai cru.
- Le cannabis va être légalisé.
Tout le monde sait
qu’il sera légalisé un jour.
- Et alors ?
- C’est pas un jour, c’est là.
Ce mec-là, Cendron,
le ministre de la Santé,
va légaliser tout le bordel.
[Joseph] Si on se positionne…
- Du pognon de ouf.
- Si on se positionne tout de suite.
Très balèze.
C’est ça, ton idée géniale ?
De devenir dealer ?
[Joseph] C’est pas dealer.
Ça va être légal, donc…
Putain !
Je l’ai, l’idée pour la boucherie.
Vous êtes prêts ?
La boucherie Hazan…
devient…
la “beucherie” Hazan.
C’est une bonne idée, quand même.
T’es malade.
Tu crois que papa va te laisser faire ?
Qu’est-ce que vous racontez ?
[Joseph] Elle est plus à lui,
la boucherie.
Elle est à ouam. Je signe ça,
et c’est à moi, la boucherie.
Il aura plus rien à dire.
On se le fait ce délire ou pas ?
On se la fait, cette beucherie à quatre ?
- Je suis chaud direct.
- Il y en a un dans le bateau.
- Moi, je suis parti.
- Ça va être un truc… Aure ?
Pas du tout, je pars au Japon.
Qu’est-ce que tu racontes ?
Je vais pas dans votre délire idiot.
Laisse. Elle a rien compris.
Frère, toi qui as un cerveau de génie.
Qu’est-ce que tu fais ?
Non.
C’est quoi, ça ?
Non. Je suis le rebeu de la bande.
Je vais me faire serrer en premier.
Mon frère est en prison
à cause de ces conneries.
J’ai un casier, je suis chaud de ouf.
Mais t’es toujours chaud pour être con.
Je vous parle d’un business
réglementé par l’État.
Putain, je…
Je suis super déçu. J’espérais
qu’on puisse faire ça en famille.
Mais bon, non.
Moi je suis là, frère, quand même.
Bien sûr que t’es là.
Heureusement que t’es là.
[Olivier] Gérard.
Excuse-moi.
J’ai appris le kaddisch,
et si ça vous va avec Jo,
j’aimerais bien le faire cette fois-ci.
Non, merci.
Je préfère
que ce soit quelqu’un de la famille.
Comme Béné, c’était un peu
comme ma mère, peut-être…
C’est gentil,
mais j’ai demandé à Gilbert
de s’en occuper.
[parle en hébreu]
Amen.
[parle en hébreu]
Amen.
[continue à parler en hébreu]
[tous] Amen.
Tu viendras me voir à Tokyo ?
Oui, dès que j’aurai moins de taf. Promis.
Donc jamais, quoi.
Tu vas le leur dire, pour ta meuf ?
Non. Je pars dans cinq jours.
J’ai pas le temps de le leur en parler.
Là-bas, je serai tranquille.
J’aurai plus besoin de me cacher.
Pas comme Joseph et toi.
Alors, non. Car nous, on le leur dit
cette semaine. À tout le monde.
- Sérieux ?
- Oui.
Putain, c’est top.
[Olivier]
Ton père aurait pu me laisser le faire.
Gilbert a savonné la prière
avec son articulation de…
Je voulais prendre le bouquin
et lui foutre dans la gueule. Honteux.
Mon père est comme ça.
Il t’aurait jamais laissé faire.
Ton père va capoter
quand tu vas lui dire pour la beucherie.
- Je vais pas le lui dire tout de suite.
- Ah ?
Non, je lui ai filé les papiers
tout à l’heure.
On va aller chez l’avocat.
Quand ce sera officiellement à ouam,
là, je lui déballerai l’histoire
tranquillement.
- Tranquillement ?
- Ouais.
Il va être bien tranquille ton père
pour discuter de ça, je pense.
- [homme] M. Hazan ?
- Oui.
Je peux vous voir une seconde ?
Les gars, avancez.
Je vous rejoins.
Bonjour.
Bonjour.
Désolé de vous embêter avec ça
aujourd’hui, mais…
Non, je vous en prie.
La concession de votre mère
n’a jamais été réglée.
Comment ça, “jamais réglée” ?
Impossible.
Non, mon père a forcément…
J’arrive jamais à lui mettre la main
dessus. Je sais pas par où il passe.
Ce qui est sûr,
c’est qu’il a pas payé la concession.
Donc…
Je suis désolé, mais…
si ce soir, j’ai pas l’argent…
je vais devoir basculer votre mère
dans le carré des indigents.
Le carré des quoi ?
- Des indigents.
- C’est quoi ?
Eh ben…
c’est la fosse commune, quoi.
Vous allez rien faire du tout, d’accord ?
Vous allez laisser ma mère là où elle est,
et je vais gérer ça.
[bavardage indistinct]
[Gérard] Oui,
c’est ce que j’avais dit aussi.
- Pourquoi tu nous fais ça ?
- De quoi tu parles ?
La concession.
Putain. Il a parlé ? Il te l’a dit ?
Je lui avais dit de fermer sa gueule.
Tu réalises que j’ai été obligé de payer
la concession, ou ils la déterraient.
- Ça va.
- Ils la déterraient !
Je vais te rembourser.
Je dois rien à personne.
T’es con ou quoi ?
Je me fous de la thune.
- Tu traites ton père de con ?
- Oui, désolé, mais t’es un con.
- Dis pas ça.
- Tu fais n’importe quoi.
Tu plantes la boucherie.
Tu payes pas la concession.
Tu te fous de qui ?
Tout d’abord, moins fort.
Je gère, je te dis.
Tu gères quoi ? Tu gères quoi, papa ?
Tu gères rien du tout.
Dis-moi.
Viens ici.
T’es venu me faire
des leçons de morale, là ?
C’est ça que t’es venu faire ?
Enfant gâté. Bon à rien.
- Enfant gâté ?
- Oui.
J’aimerais bien. C’est quoi, mon cadeau ?
Cette boucherie de merde ?
Ferme ta gueule !
[Gérard] Putain.
Tu veux pas être boucher ? Regarde.
Voilà. Tu seras pas boucher.
Petit con, va.
Sous-titres : Audrey Prieur-Drevon
(哈桑洁食肉品)
-阿里 怎么搞的!
-兄弟 我们在后面要被砸死了
抱歉 但要不是你迟到 我们早就
坐上我的专车舒舒服服去那里了
这是我父亲的错!
他非让我去市区那边送货
他知道开会的事 他陷害我…
别说老爸了 约瑟夫!
我们不会迟到 放松 好吗?
我们可以再排练一次吗?
必须是即兴发挥的 你知道该怎么说
相信你自己
“斯维奇是三个字…”
好痛 伙计!你弄疼我了
老天 拜托
我不确定这身西装是否合适
相信我 我一年到头都在做西装
你一定能打动他们
我觉得有些过头了 兄弟
你疯了吗?
你干嘛总让我穿奇怪的西装?
-你穿得很时髦 我就像土包子
-胡说什么?你也很时尚啊
它有宝塔垫肩和翻领
-它很适合…
-行了 够了 闭嘴
NETFLIX 原创剧集
片名:大麻咖啡馆
(贝娜迪特哈桑
娘家姓:荣增伯格)
真的很不容易
自从你走后…
肉店…
还有孩子…一言难尽
真是一言难尽
给
我就放在这里吧
如果你能帮我…
就给我一点暗示 亲爱的
首席执行官先生!
-如果你不介意的话 先生
-谢谢你 兄弟
-你看起来很不错
-是吗?
我看起来怎么样?
-像个好人
-那种长得很丑的好人吗?
-不 但你得把鞋子换了
-该死
好吧
我以后再也不穿这双破鞋了
-给
-谢谢
是我的开发人员 你在哪?
真的假的?
-不是吧?
-我在这里
我冒着失去执照的风险
你却让他穿成这个样子?
你看看他
比他成人礼那套西装还糟糕
你懂什么时尚?开专车的
那个混蛋要甩了我
-你在开玩笑吗?
-不是
法比亚诺说他不来了 他说…
都半年了 他在最后的时刻甩了我
管他呢 我们不在乎
当然要在乎 他是技术人员
他不来我没办法去 算了吧
马上就该说技术部分了
为了不让大家无聊…
抱歉 但这部分对我们来说很重要
我们很想听听你的开发人员怎么说
好的 大家好
我是马克扎肯伯格 见到大家很高兴
你说什么?
见到你们很高兴
-马克什么?
-哦 对
马克扎肯伯格
大家都容易把我跟他搞混
但我们很熟…
好了 行了 别说了
我这个应用是用…
Java脚本写的
对 我用Java脚本写了这个应用
以实现最大流动性…
Java脚本?
不是Python吗?
但如今Python是行业标准
我就实话实说了
我不喜欢蛇 总会被蛇吓个半死
我错过了很多次假期 就因为我怕蛇
别说了
我们说重点吧
我非常荣幸向你们介绍这个小奇迹:
斯维奇
斯维奇会帮你让跟你通电话的人相信
你没有信号了
就像是那种“隧道效应”
随时可以通过手机使用
还不错吧?
好的 我们来模拟一下
“嘿 宝贝 今晚我们能见面吗?
我需要知道
你不能总是吊着我
你真麻烦 你个讨厌鬼”
“抱歉 亲爱的 我在忙
等一下 我要进隧道了”
“隧道”这个词会开启斯维奇应用
然后这个人会听到…
呃…听着 亲爱的 我觉得…
类似这种的
我模仿得真的不好 但这个应用很棒
谢谢你 先生
-不
-不 哈桑先生 谢谢你
谢谢你 哈桑先生
-我们知道是什么意思了
-不幸的是 我们就不考虑了
那就这样吧
好了 我会付钱的
我爸爸 欠我的钱这周末必须还我
-你爸爸当我的供货商已经30年了
-要不我们就结束吧
-嗨 瓦尔德曼
-嗨
你知道现在几点了吗?
你去哪了?
怎么能让你妹妹自己卸车?
我有关节炎 根本就动不了
我不介意 爸爸
我介意 亲爱的
你知道我去哪了 爸
-我去开会了
-是吗?
所以你穿得跟销售员一样 对吧?
到店里之后换上保护鞋子
他才刚来 拜托!
怎么样?
糟糕透顶
嘿 巴贝雷
情况如何?
这还用问吗?没看到他那副样子?
他的“隧道”应用当然没有用
如果不想说话 挂断就好了
我有跟你说话吗?
没有 好好做你的香肠吧
他要失败多少次才能明白?
咱们家生意就挺好的
干嘛要搞那破玩意儿?
你能不能别烦他了?
没看到他很不开心吗?
他35年来就没开心过
我这样是为了让他认清现实
那你明白这方法不管用吗?
我希望你以后能找个聪明人
因为你哥哥…
这个会恰恰是在我母亲去世一周年
好像是个暗示
我还以为这次是千载难逢的吉时
能够成功呢
我以为我不用在肉店工作了
-宝贝
-不 我没事
别担心
操!
你这是做什么?
真的很抱歉
我还以为那个专车司机是你哥哥
毕竟他也是一头卷发
-你给我坐下!
-抱歉
-坐下
-抱歉
我还要参加听证会
现在浑身都是饭味
太糟了 很抱歉 先生
我洒得到处都是
别说了!
坐下 我们现在就去跟我家人说
就现在!
好 我们把一切都告诉他们
我去告诉阿里
都已经一年了 有什么可拖的?
一言难尽 你是他妹妹
我们刚认识时 你才一岁
我让你在我膝盖上跳 可现在…
现在你睡我
-拜托 我不是那个意思
-什么?
-承认吧
-好
但重点是 我爱你
这才是我想说的
而且我总是跟你哥讲一些恶心的事
什么恶心的事?
就是…
我跟他讲我可以上的那些小妞的事
比如说?
上次我说…
我在…
避孕套上发现了西红柿皮
-你真恶心 干嘛要那样?
-我不知道
我不知道原因
告诉他我在跟他妹妹约会 这更复杂
因为那些画面会在他脑海里挥之不去
所以你打算继续当一个恶心的笨蛋
也不愿意坦白?
-对
-对?
对
不 我…
-我可以告诉他 没问题
-不行
应该由我去说 他是我兄弟
你哥哥 该死 是我的好朋友
你现在明白有多复杂了吧?
还有你爸妈
因为你另一个哥哥还在坐牢…
我都三年没跟他说过话了
你就先告诉他吧
宝贝 如果你不介意的话
我面条吃完了 我想…
好了 这根很不错
在这里蘸下酱汁…
-美味
-是吗?
我的爱人
我要带去日本的那些鞋子…
如果你能全部以市场价卖掉
就总共是四万欧
一定能让店里生意更好
告诉我
你觉得这对
值多少钱?
很多
这一对是无价之宝
我等不及跟你在一起了
我受不了我的家人了
感觉所有的重担都在我身上
你跟你爸怎么样?
他假装不明白我要离开…但…
没事的
肯定没事
你一定会喜欢东京的
我爱你 很想你
-我得挂了 我回头打给你 好吗?
-好的
-亲亲
-亲亲
艾伊达绝不可能跟我这样的人有结局
别傻了
跨种族婚姻现在不算什么了
不是因为这个 外婆
她很好 做什么都能成功 可我…
我做什么都失败
一切都很清楚了 我会成为一个屠夫
耐心点 巴贝雷 会轮到你的
看到这棵树了吗?
它叫乔治
嗯
这白痴之前是往下长的
我用尽了一切办法 但都没用
然后有一天 突然之间
它就开窍了
开始往上长
总有一天你会成功的
就像乔治一样
我很期待成为最好看的盆栽
抱歉我们得现在开会
虽然时机不佳
但因为我要走了 所以…
这个…
别这样 我肯定会走的 一定会的
我们先说账目的事吧
资产负债表糟透了
(吃药)
得了吧 爸 医生说你没病
爸
你们妈妈也没病的
她从来不吃药
你也看到她后来怎么样了
我一直在说…
今年情况特别不好 从没这么糟过
会过去的 就是暂时的
不 不是的
是吗 无所不知女士?
爸 醒醒吧
妈走之后 店里情况一落千丈
我们的支出已经是预算的两倍了
我们的资产随时会被没收
没收?别夸大事实
你看资产负债表了吧?
-大致看了一下
-好
照这样下去 不出半年
这家店就一文不值了
失去店铺也就意味着要失去公寓
-到时我们住哪?
-你在说什么?
玛黑区的这颗明珠
怎么会一夜之间
一文不值呢?
你能解释一下吗?
可以
你得卖掉租契…
不行!
我不会卖掉肉店 永远不会
明白吗?
你自己决定 爸 反正我下周就要走了
那你走吧 什么都别担心
反正不只是你会解决问题
我也考虑过
嗯
我卖掉乡下的房子 换取现金
-爸
-嗯
不是现金流的问题 是管理的问题
看来她确实什么都知道
“是管理的问题”
我的律师
给了我一份文件 让我签字
这家店
是你的了
你只要签字就好
什么?都是我的了?
从现在开始 你就是
哈桑肉品的老板
你看起来不怎么高兴
我当然高兴
但我得先想想
想什么?
想你的隧道应用吗?
还是什么玩意的?
想什么 约瑟夫?
你说得对
好了 各位 请大家举杯
我们举杯祝贺奥薇要去东京了
-干杯
-好
-还有约瑟夫 要当屠夫了
-饶了我吧
继承家产是我的梦想
那你去当吧 老兄
当屠夫 实现梦想
我们就要申请破产了
我以后只从你家买肉
谢谢 你真好
看那两个漂亮妞
看啊
跟我一起去吧
给我当僚机 走吧
多说说我的好话
我真的没心情
那你有什么心情?
你上周认识的那个妞?
不 她已经是过去时了
为什么?
上次我们正在亲热 然后…
她的狗进来了 它开始…
闻我的屁股
是的 兄弟 那狗舔了我的蛋
兄弟
我看到她为此起了性致
所以就由着那狗舔了
结果我也起了性致
被狗舔菊花的感觉爽极了
-好变态!你喜欢那样?
-是的
但我对兽交没有兴趣
所以我第二天就甩了她
你总是摊上变态的情况
是啊 也不知道为什么
奥利弗 那你上
-我?
-对
-走吧
-你会提梅兰妮吗?
这不公平 她是我儿子的母亲
我有时候当然会提她
都四年了 你还是这么可悲
-我不可悲
-不 你就是可悲
-好吧 随便
-你就是可悲
不用你们帮忙 你们等着瞧吧
你应该把艾伊达的事告诉他
现在不行 我刚讲了恶心的菊花故事
你不开心时 他不会揍你的
-不 别烦我了
-说吧 兄弟
我会告诉他的 但不是现在 谢谢你
任务完成
我要到电话号码了
不是吧 兄弟!
不是!
我离开祖国
(恩里克马西亚斯)
我离开家
我离开蓝天
我离开家
我的家人 我悲哀的生活
面朝地平线
杰拉德!
对我好点
我虽然老了 但耳朵不聋
别再折磨我的耳朵了
我在试着睡觉!
我这个岳母
总是找我的晦气
好吧 不弹了
-很多人比你还惨
-好极了
-真的
-我就是个窝囊废
我跟你说过了
别这么说自己
那不是克莱蒙蒂娜桑德隆吗?
戴帽子的那个
-她很难搞
-真可爱
-快转身 她太吓人了
-她还好吧
是吗?
她每次都要贴到别人脸上说话
但她很性感
-她有口臭
-说不定现在不臭了
-嘿 两位!
-不是吧!
-好的
-好久不见
-是啊 有时间没见了
-是啊
-你还好吗?
-很好
怎么了?
我在美国当了十年的行动派
真棒
-好的
-你呢?
我现在是屠夫
屠夫!
你呢 奥利弗?
我是做时尚的
不是吧!太好了
那我们在照片分享网上互相关注吧
-我不玩那个
-什么?
大家都在玩 我真是搞不懂
我们的工作保密性比较强
地下工作啊
你在抽大麻吗 就这么明目张胆?
加利福尼亚作风嘛
-美国作风
-我没什么可担心的
我爸要当卫生部长了
然后会把大麻合法化
不出三个月 巴黎会新开很多咖啡厅
咖啡厅会遍地开花
那会是一个很大的产业
我是我爸的顾问
-但嘘…
-克莱蒙!
我这就过去!我得走了
再见 宝贝 去照片分享网上加我哦
搜索艾特clemcendron就好
你的名字
对
很简单
你觉得大麻真的要合法化吗?
你在想什么?
没看到她疯疯癫癫的吗?
没看到她的牙吗?她是个酒鬼
-牙齿都变黄了
-我相信她
-她疯了
-对
你为什么要听她的?你个变态
-马上要开始了
-我知道 他在做什么?
-他叫什么来着?
-利蒙奇
利蒙奇先生?
这仓房真的很漂亮
虽然有些乱 但很漂亮
我可以再去厨房看看吗?
不行 我还得赶回去开店
就五分钟
不行 抱歉 你下周再来吧
9点之前 或中午休息时间
我都来了
该死
狩猎季现在已经开始了吗?
-没有
-开始了
-没有吗?
-没有
开始了 但他们都很慎重
-慎重?并没有
-是的
-吵死了
-不是的
这是…
该死
好了 我明白了
什么?
-中午休息时间 对吧?
-不
你以为我是傻子
-没有
-你个骗子
-利蒙奇先生 等等
-他装什么装
该死的泥鸽飞靶射击
内政部长:朗克雷
我们可以从洁食店改成清真店
你可以一半洁食 一半清真
可能会很成功
也可能是个很糟糕的主意
我不知道该拿肉店怎么办
该死
拉塞尔:交通部长
他讨厌专车
我可以把那地方分租出去
罗钦:农业部长
你要把所有部长的名字说一遍吗?
-伊沃 环境部长
-我们不在乎
桑德隆 卫生部长
-该死
-什么?
-谁?
-你刚说什么?
罗钦:农业部长
-我们不在乎
-不 卫生部长
桑德隆:卫生部长
-让我看看
-给
-是桑德隆吗?
-是吗?
那个桑德隆?
是吗?
那个疯女人说的是真的?
他们会合法化的
-我们掌握了信息
-是吗?
-真是不可思议
-我都没想到
怎么回事?你们俩能解释一下吗?
约瑟夫?
-我从没想过会是真的
-大麻会合法化
当然会 总有一天会的
-所以呢?
-你不明白 不是以后
这个叫桑德隆的家伙 卫生部长
会将大麻合法化
我们可以先大量囤货…
-那可是不少钱
-就现在
巨款
这就是你们的天才主意吗?
成为毒贩子?
不是毒贩子
大麻就要合法化了
操 我知道该怎么经营店铺了 老兄
准备好了吗?
哈桑肉品…
变成…
哈桑大麻店
我觉得这主意真的不错
你疯了吗?
你觉得爸会让你那么做吗?
-你在想什么?
-就别管爸怎么想了
店是我的了 只要我签字 店就是我的
他没有发言权
你们做不做?
我们四个一起 做不做?
-我做啊 兄弟
-好了 已经有人加入了
-我跟你一起
-兄弟 奥薇?
不了 我要去日本了
显然我不能加入
算了 她根本不明白
嘿 兄弟 你是个天才
你跟我们一起吗?
-还是算了
-为什么?
不行 作为咱们几个里唯一的
阿拉伯人 到时候一定是我先倒霉
我哥已经因为这事进监狱了
我有案底 但我支持这个想法啊
但你支持所有愚蠢的想法
这可是国家管制的生意
该死
我好失望 我还想着大家一起做
我在这里 兄弟
当然了
谢天谢地
杰拉德
等一下
我学了犹太祷歌
如果你和约瑟夫不介意的话
这次我想背诵它
不了 谢谢 还是让我的家人来吧
因为贝娜就像我的亲生母亲…
不了 你这么想很贴心
但我已经找了吉尔伯特
阿门
阿门
阿门
你会去东京看我吗?
嗯 等我有时间了 我保证
那就是说永远不会去了
你要跟他们说她的事吗?
我五天后就要走了 没时间了
至少我在那里不用藏着掖着
不像你和约瑟夫
不 我们这周就要告诉大家
-是吗?
-是的
哇 太好了
你爸可以找我念祷文的
吉尔伯特发音太烂 完全搞砸了
我真想把书砸到他脸上 他真丢人
那是我爸 他绝对不会让你做的
等你告诉他店铺的事
他一定会气得发疯
-我还没告诉他
-是吗?
没有 我之前把文件给他了
等律师走完程序 店完全是我的之后
我再委婉地告诉他
-委婉
-对
委婉 他也会这样了
-哈桑先生?
-什么事?
能跟你说几句话吗?
你们先走吧 我一会儿去找你们
-你好
-你好
抱歉打扰你了 但…
没关系 说吧
你母亲的墓地费还没交呢
怎么会?不可能
我父亲一定…
我一直都联系不到他
他总是偷偷就走了
他从未付过租金
所以…
很抱歉 但…
如果今晚你们还不交钱…
我就得把你母亲挪去贫困区了
什么区?
-贫困区
-那是什么?
就是普通墓地
你什么都不要做 好吗?
就还让我母亲在那里 我会处理的
-你为什么要这样对我?
-怎么了?
墓地的事
该死 他跟你说了?我让他别说的
你知道我得付钱给他
好让他不去刨母亲的坟吗?
-别说了
-刨坟!
我会付钱的 我会付清所有账
你是傻子吗?我不在乎什么钱
-你就是这样跟你父亲说话的吗?
-对 你就是个白痴
-别这么说
-你搞砸了
你要把店搞破产了
然后还不交墓地的钱
你在跟我开玩笑吗?
小点声 我都能处理好
什么?你什么都处理不好
跟我说说 过来
你是来这里教训我的吗?
是吗?你这个被骄纵坏了的窝囊废
-骄纵?
-对 你就是被骄纵坏了
好啊 你怎么骄纵我了?
用那家破肉店吗?
给我闭嘴!
你不想当屠夫?看着
给 你不用当了
愚蠢的小子